Ou trouver un essaim d'abeilles à installer dans sa première ruche kenyane

L'idée de la ruche kenyane est de disposer d'une ruche simple et économique, facile à créer et conduire. Pour ce qui est des abeilles l'idée doit rester la même, disposer d'un essaim peu coûteux voire gratuit et de l'installer le plus naturellement possible. Dans une ruche classique type dadant ou warré , l'essaim s'il n'est pas naturel est acheté auprès d'un apiculteur qui divise une ruche et cède une partie de colonie. L'essaim est dit sur cadres, 6 cadres de warré, 5 cadres dadant par exemple. Dans le cas de la kenyane ceci est d'autant plus complexe qu'il n'y a pas de cadre standard et que chaque ruche ou au moins apiculteur a conçu sa ruche selon son idée ou des moyens dont ils disposait. Oublions donc l'achat d'un essaim sur cadre. Sinon il faut acheter l'essaim sur cadre avec sa ruche, et d'un coup l'avantage économique s'envole.

Il est possible d'adapter des cadres de dadant ou warré pour les transférer dans sa kenyane, au prix de manipulations peu adaptées au confort de l'abeille et à leur respect.
La meilleure solution est donc de capter un essaim naturel avec tous les avantages et inconvénients que cela présente, ou d'acheter auprès d'un apiculteur un paquet d'abeillles, un essaim nu.

plan ruche kenyane

Enrucher un essaim d'abeilles ou un paquet d'abeilles dans sa ruche kenyane

La ruche doit être prête à recevoir le paquet d'abeilles : ruche finie, peinture sèche, cadres ébauchés afin de limiter l'irrégularité de la construction, placement de la ruche à son emplacement définitif (ne jamais déplacer une ruche une fois qu'elle est remplie d'abeilles installées).

plan ruche kenyane

Comment attirer un essaim d'abeilles dans sa ruche ou son jardin ?

Ce sujet est central quand on débute l'apiculture et que l'on veut démarrer a moindre coût et disposer d'abeilles simplement. Ce sujet est un sujet peu commenté dans les livres et les sites d'apiculture. L'accent est toujours porté sur l'utilisation de reines et d'essaims sélectionnés pour leur qualité (productivité, douceur, hygiène, faible propension à l'essaimage...), l'essaim naturel ne fournit aucune de ces garanties.
Dans une apiculture intensive ou l'apiculteur est un réél éleveur l'essaimage est un phénomène défavorable qui détruit tout espoir de récolte, et la récupération d'essaim un risque qui pourrait transmettre d'une part des maladies et des gènes peu favorables.

Pourtant l'essaim naturel est un cadeau de la nature: l'essaim naturel dispose d'une dynamique unique, rempli de jeune abeilles prêtre à construire des nouvelles cires, une reine en pleine production prête à pondre fortement pour relancer sa dynamique, un abandon du couvain fortement infesté par varroa... L'essaim naturel bien accueilli, nourri au sirop, traité contre varroa peut fournir une belle colonie l'année suivante, ou produire un peu de miel la première année s'il arrive tôt et qu'il est volumineux.

Nous reviendrons sur la méthode pour attirer un essaim naturel facilement : pièges à essaim, ruchettes à essaim, attire essaim, emplacement de pièges à essaim, scion russe...

Attirer un essaim d'abeille : les pièges à essaim

Les abeilles sont de partout ! Dans les campagnes elles sont dans les ruchers amateurs et professionnels, elles sont dans les arbres de la forêt, dans les roches creuses. En ville elles ont colonisés les cheminées, les greniers, les sous-toits, les arbres creux des jardins publics et des propriétés. les programmes type "abeilles sentinelles de l'environnement" ont propulsé les abeilles dans les entreprises, et dans les villes, les zones industrielles... Pas une rue sans abeille, que ce soit géré par un apiculteur, ou à l'insu d'un propriétaire de maison, des fois depuis des dizaines d'années.

Si les abeilles sont partout, les essaims sont partout. Force est de constater chaque année que l'on peut voir des essaims de partout en ville, dans les campagnes. Il est donc possible pièger ou d'attirer ces essaims à peu près partout en respectant quelques régles qui correspondent à la nature du phénomène de l'essaimage.

A proximité de rucher ou d'un essaim installé de longue date en cheminée par exemple, chaque année se déplacent des essaims. Les régles connues pour attirer un essaim : - placer son piège (ruchette vide, caisse en bois, ruche vide, scion russe)en hauteur au soleil. Les essaims se déplacent à grande hauteur une fois sorti de leur nid initiale.Un emplacement de 2 à 4 mètres du sol est déja une bonne base. Une ruchette à 4m du sol sera bien plus attractive qu'une ruche au sol. Notez que les abeilles naturellement se logent dans des arbres ou dans des cheminées, dans des fenêtres à plusieurs mètres de hauteur, très rarement au niveau du sol.

- Utiliser un piège qui a déja contenu des abeilles : ruche vide, ruchette bien propolisée, scion russe (baton suspendu associé à un vieux cadre ou une toile propolisée). Un vieux cadre à la cire bien noire ayant contenu du couvain fait bien l'affaire. Une toile de jute bien propolisée aussi. La ruche doit sentir la ruche !!! Une pommade attire essaim peut compléter ce dispositif, mais il remplacera difficilement une vieille ruche ou des vieux cadres. Le passage au chalumeau de la ruche sur les zones propolisées permet de faire exhaler la ruche.

- Placer le piège dans une zone largement ensolleillée, pas de piège à l'ombre, pas de piège au sol.

L'attire essaim (piège) peut rester en place toute l'année s'il ne créé pas un danger (risque de chute).Mais une fois celui ci rempli il faut le vider, enrucher l'essaim ou le mettre 48 en quarantaine, et replacer le piège à sa place. Si l'emplacement est bon il peut fonctionner deux fois dans la saison.

Selon les régions la saison de l'essaimage début de fin mars à fin juin en France. Dans la région de Lyon malgré une précocité de plus en plus forte avec les hivers doux et les printemps chaus, la saison de l'essaimage débute avec la floraison des champs de colza début avril pour être à son maximum début mai. piège à essaim cheminée

Donc idéalement placé dans un arbre ensoleillé, sur un toit de cabane, sur le toit d'une maison un piège à essaim risque de fonctionner. Un emplacement qui a fonctionné une fois a toutes les chances de fonctionner l'année suivante. Il n'est pas rare d'être appelé chaque année par des personnes ayant dans leur jardin un essaim, toujours placé dans la même zone. La ruche crache toujours dans le même sens, et un essaim primaire ne se pose initialement pas très loin de la ruche. Quand il repart il rejoint une zone plus lointaine, à la vitesse d'un homme au pas à 7 ou 10m du sol, il disparait rapidement.
Un essaim secondaire(reine vierge plus légère) peut dès son envol disparaître plus promptement.

Accueillir et traiter un essaim naturel avant enruchement

Un essaim naturel arrivé d'une ruche "non identifiée" est à accueillir avec précaution. Tous les apiculteurs n'ont pas le même soin pour leur cheptel, et certains essaims sortent directement de cheminées.

Un traitement anti-varroa sur l'essaim nu permet de faire tomber une grande quantité de varroa, alors même qu'il n'y a pas de couvain abritant des masses de varroa. Le traitement est impératif, lanières, acide oxalyque... Il faut réduire la pression de varroa au maximum à ce moment.

Enfermer l'essaim 24 ou 48 dans une zone fraiche avec son traitement permet d'une part de traiter mais aussi de stabiliser l'essaim et de diminuer le risque de départ.Garage, cave, les abeilles vont se "nettoyer" en essaim réunies en grappe. Le paquet d'abeille sera installé dans sa ruche à la tombée de la journée, alimenté par un nourisseur de sirop de sucre 50/50 (50% surcre, 50% eau). Le nourrissement de l'essaim dès son arrivée permet de profiter de sa dynamique cirière des jeunes abeilles, prêtes à construire un nid neuf intégralement et très rapidement.

L'enruchement de l'essaim dans la kenyane est ultra simple : faire simplement tomber le paquet d'abeilles dans la caisse vide et recouvrir des barrettes amorcées de cire.Les abeilles se positionnent toujours sur le haut de la ruche, donc sous les barrettes, et ayant horreur du vide elles vont se mettre à construire des rayons, comme elles le feraient dans une cavité vide d'arbre ou de cheminée.
Le nourrissement garantit un démarrage rapide de la colonie et la protège des aléas du printemps, nuits fraîches, coup de gel, neige, famine liée à un épisode pluvieux prolongé. Un essaim mal démarré ne donnera pas tout son potentiel et peut devenir rapidement une non valeur.